I-E-V

Fin de semaine dernière, je suis aller passée 2 jours dans un château où mon presque beau-frère est gardien, en fait j'ai donc dormi dans la maison du gardien ;-).
Sympa : balades, piscine et surtout plein de bestioles.
Petit échantillon:

ANGELE et ses poules








JB
(à prononcer à l'anglaise) 

J’avais un rendez-vous avec ma dernière personne en bilan de compétences. Après avoir analysé et cherché à faire ressortir toutes ses compétences, nous en sommes à la phase de réflexion. Que peut-elle bien faire avec tout ça ? Elle a pris conscience de tout ce qu’elle sait faire, nous avons aussi explorer ses centres d’intérêts, ce qu’elle veut et ne veut pas. Et maintenant ?

Il s’agit de mettre tout ça ensemble et d’en faire ressortir un secteur d’activité, des pistes professionnelles où elle peut s’investir. C’est la partie du bilan qui demande un vrai questionnement, une remise en cause, une mise à plat entre ce qu’on sait et ce qu’on veut ou pas. Changer, aller vers tout autre chose, rester dans le même domaine, assurer ses arrières, partir en formation, reprendre les études…

C’est une phase très intéressante mais déstabilisante et j’ai du mal à voir en face de moi des gens complètement perdus, dubitatifs, indécis… Pour chaque personne, à cet instant là, quand tout est encore possible ou presque, quand aucune décision n’est prise, quand on vogue encore dans l’inconnu, j’ai vu un éclair de panique dans leurs yeux. Souvent ils me disent attendre que je leur propose une solution et ils ne sont pas rassurés quand je leur dit que je n’en ai pas, que c’est eux qui vont trouver.

Je me sens mal à l’aise dans ces moments là, j’ai face à moi des gens qui auraient besoin d’être rassurés et je ne peux rien leur dire d’autre que nous allons continuer et que les nuages vont se dissiper. Pour certains le doute ne dure pas, pour d’autres, il s’étire sur des jours et des jours.

Et donc ce matin j’ai eu face à moi une personne perdue, désorientée, que j’ai essayé de rassurer. J’ai l’impression que dans ces cas là il faut vite leur donner des actes à réaliser, pour elle des recherches à faire sur différents secteurs d’activité, des renseignement à glaner auprès de ses proches. Elle est repartie avec quelques adresses de sites internet, des réflexions à mener : formation ou pas, changer de secteur ou pas, ce qu’elle ne veut plus… Elle a eu l’air mieux que quelques dizaines de minutes auparavant.

Je leur laisse toujours mon adresse mail et/ou un numéro de téléphone pour me joindre, je ne pourrais pas les laisser face à eux-mêmes sans personne vers qui se tourner. Aucun ne m’a jamais contacté donc je ne sais pas si c’est utile en fait, mais je me dis que ça peut les rassurer… Peut-être que je les materne trop, peut-être que c’est moi que je veux rassurer, peut-être même que c’est malsain car j’essaie de les rendre dépendants de moi. C’est vrai que j’aimerais qu’ils me contactent, je me sentirais plus utile sans doute, plus sûre de moi et de l’aide que j’apporte.

Je suis rentrée hier soir de mon week-end chez mes parents…avec 6h de retard !

La cause, un mouvement social dans les trains, mouvement localisé dans la région centre.

En arrivant dans mon ancienne ville, celle qui me rappelle tout de même pas mal de mauvais souvenirs car c’est là que j’ai vécu les dernières années avec mon ex, j’ai appris la bonne surprise. Je me suis retrouvée avec devant moi 3h à attendre pour prendre le train suivant. Pour m’occuper, je suis allée manger une pizza très moyenne au coin de la rue et comme c’était décidemment un mauvais jour j’ai taché mon tee-shirt tout neuf avec de la sauce…

Les serveurs étaient à peine aimables, bref je ne recommanderai pas cette adresse. Le pire c’est que j’étais déjà allé là avec la pouffe, un soir de fête de la musique alors que nous étions encore amies (et qu’elle ne couchait pas encore avec l’ex). Je ne m’en suis souvenu qu’après être installée, sinon j’aurais fait quelques pas de plus pour ne pas avoir à me remémorer encore plus de souvenirs que tous ceux qui me sautent à la tête à chaque fois que je mets les pieds ici, même si c’est pour une correspondance de train…

Arrivée à Bourges, où je devais prendre un train me ramenant chez moi avec « seulement » 4h de retard, j’ai appris qu’il était annulé lui aussi ! Donc j’ai patienté une heure de plus pour prendre en prendre me menant dans un trou perdu à 60kms de chez moi.

Au moins je me rapprochais de chez moi !! Là je devais attendre une demi-heure mon dernier train…annulé !!

Donc j’ai fini le trajet dans un vieux car grinçant, sentant l’essence avant de monter dans ma voiture avec laquelle mon Zhom est venu me chercher. Arrivée à la maison : 22h et des poussières, 11h après le départ du premier train, pour faire à peine 400km…

Réveil dans le coltard pour aller bosser.

Les rendez-vous se font de plus en plus rares. J’ai vu deux personnes pour leur dernier entretien de bilan de compétence et une autre dont le sien se poursuit mais qui sera « ma dernière » jusqu’à la fin de mon contrat.

A chaque fin de bilan, je suis surprise d’entendre les gens me dirent qu’ils sont satisfaits et que je les ai vraiment aidés. Certes, je fais tout mon possible mais j’ai souvent l’impression de ne pas leur donner suffisamment d’informations, de ne pas répondre à leurs questions comme il le faudrait… Mais je suis heureuse de savoir qu’ils sont contents, qu’ils ont avancés.

Et à chaque fin de bilan je suis un peu triste que ça se finisse, 6 semaines c’est vraiment court pour accompagner quelqu’un mais ça m’est suffisant pour m’attacher un peu. Parfois j’ai des doutes pour eux, j’aurais envie de continuer à les accompagner un peu plus, pour être sûre qu’ils vont y arriver… Mais je ne suis pas leur mère et ils ont en mains toutes les cartes et en eux toutes les ressources pour poursuivre leur route. Dans 3 mois, il doit y avoir un suivi de bilan mais ce ne sera probablement pas moi qui le ferait…dommage, j’aimerais savoir ce qu’ils vont devenir.

D’ici là, je leur dis de ne pas hésiter à me contacter, je suis sincère quand je leur dis que je reste à leur disposition, j’aimerais qu’ils utilisent cette possibilité…besoin de se sentir encore plus utile ? Difficulté à couper les ponts ?

Je ne sais pas vraiment ce que je vais faire ensuite, des prestations sur des groupes de remise à niveau c’est certain, et après ???

Tout dépendra des gens que Popol va nous envoyer. Je serais occupée mais motivée je n’en suis pas sûre car pas moyen de faire quelque chose de suivi en voyant les gens une fois de temps en temps. Moi qui rechigne à faire faire du travail trop scolaire c’est pourtant à ça que j’en suis réduite…

Aller, on verra bien…

Point positif de la grève : j’ai rencontré à Bourges une petite grand-mère qui a fait le reste du trajet avec moi. Une dame bien gentille qui m’a fait la conversation. Je ne sais pas son nom par contre je sais qu’elle a 3 enfants, dont un fils décédé il y a 2 ou 3 ans, une fille en région parisienne et un autre fils à Arcachon. Là elle revenait de vacances à la mer avec sa fille et son petit fils. Je sais aussi qu’elle est veuve.

Vu le retard, je lui avais proposé de la ramener chez elle mais finalement le taxi a attendu et nous nous sommes quittées avec une poignée de main et un « au plaisir » Surement que nous ne nous reverrons jamais mais au moins le voyage a été moins long…